La dette publique des Etats-Unis est pire que celle de la Grèce

En 2009, aux Etats-Unis, le déficit primaire structurel atteint 7,3% du PIB et au Royaume-Uni 6,8% du PIB. Cela paraît incroyable mais il est pire que les 6% de la Grèce

Quiconque aimerait savoir qui créera des emplois ces prochaines années peut exclure le secteur public. La dette des Etats est telle que les dépenses publiques devront baisser. Certains crieront au diktat des marchés, mais les Etats ne pourront se soustraire à l’arithmétique la plus élémentaire. Même la France, qui depuis 1974 n’a pas connu un seul budget en équilibre. Les décisions de ce week-end n’y changeront rien. Elles ne permettent que de gagner du temps.

D’une façon générale, la situation a tendance à empirer. Dans cinq ans il n’y aura plus aucun pays muni d’un rating de AAA, selon une admirable étude de Willem Buiter, chef économiste de Citigroup. Cet ancien membre du comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre est une personnalité réputée et s’exprimait aussi mardi lors de la conférence de la BNS et du FMI, à Zurich.

Nous sommes presque au point où il n’existe plus d’obligation sans risque, selon Willem Buiter. Le kilo d’or n’est pas par hasard à 42 000 francs. Même les Etats-Unis et l’Allemagne ne sont plus sûrs: le CDS spread (mesure du coût de la protection) de l’Etat américain s’élève à 40 points de base. En clair, cela signifie que la probabilité des Etats-Unis d’être en défaut sur leur dette atteint 3,5% à 5 ans. Pour l’Allemagne, la probabilité est de 2,8%.

Le pire se trouve-t-il d’ailleurs à Athènes? Si l’attention se porte avec raison sur le sud de l’Europe, les finances publiques britanniques et américaines sont dans une position aussi catastrophique.

Le meilleur indicateur de la capacité de sortir de la crise du crédit est le déficit primaire d’un Etat. Il exclut les paiements sur les intérêts de la dette. Il est toutefois nécessaire de l’évaluer en faisant abstraction du cycle conjoncturel. Le résultat s’appelle déficit primaire structurel. En 2009, aux Etats-Unis, ce déficit atteint 7,3% du PIB et au Royaume-Uni 6,8% du PIB. Cela paraît incroyable mais il est pire que les 6% de la Grèce. Nous ajouterons qu’à l’aune de ce critère la Suisse s’en sort bien, avec un excédent primaire structurel de 0,3% (comme l’Allemagne), alors que la France est largement dans le rouge, avec un déficit primaire de 3,7% du PIB.

Sur cette base, Willem Buiter montre que les Etats-Unis doivent absolument présenter un programme de réduction budgétaire permanent de 7,3% pour s’en sortir. Soit par hausse des impôts, soit par baisse des dépenses publiques. L’effort doit en outre être permanent. Le calcul est indiscutable, seules les hypothèses peuvent l’être. Willem Buiter s’appuie sur le déficit public américain de 2009, qui atteint 103% du PIB, associé à un taux de croissance annuel de 3% et un taux d’intérêt réel de 4%.

L’économiste ajoute que ces chiffres n’ont pas encore intégré le coût considérable des promesses de retraites. Pourtant le défi démographique pèse de plus en plus sur la productivité des pays industrialisés.

Laissons tomber le débat sur les promesses liées à la sécurité sociale et aux retraites. Mais contentons-nous d’intégrer les engagements des deux grandes agences hypothécaires américaines (Fannie Mae et Freddie Mac), lesquelles appartiennent à 79,9% à l’Etat. Il faut dès lors ajouter une dette de 1761 milliards de dollars à la dette publique officielle. Il serait économiquement justifié d’ajouter 4379 milliards de dollars d’engagements hors bilan. Mais en fermant les yeux sur ceux-ci et ne prenant que les dettes inscrites au bilan, la dette publique de l’Etat américain devrait être relevée de presque 13% du PIB par rapport aux statistiques officielles.

Ce n’est pas parce que les gouvernements anglais et américain détournent l’attention et n’entreprennent rien contre l’ascension de leurs déficits qu’ils n’existent pas. Au contraire, l’inaction signifie que la détérioration se poursuivra et que la conclusion sera plus douloureuse, selon Buiter.

Le camp des optimistes nous explique généralement que des déficits publics élevés ne sont pas nouveaux et qu’après avoir atteint des sommets au sortir de la Deuxième Guerre, l’amélioration a été considérable. Le déficit américain a en effet chuté de 121% du PIB à 32% en 1974. C’est omettre l’essentiel. Les autorités doivent être au bénéfice d’un fort soutien politique pour que le plan de redressement soit accepté. Après la guerre, chacun avait compris que la cause du déficit était la lutte pour la souveraineté. L’effort demandé était perçu comme normal. Il en ira autrement si le déficit est, comme aujourd’hui, le fruit d’une mauvaise gestion ou de promesses intenables.

Les milieux qui ne perçoivent aucun danger dans le niveau des déficits espèrent que la croissance économique permettra d’éponger le déficit public. L’histoire américaine, de 1946 à 1974, a montré que les 89% d’amélioration se sont répartis à parts égales entre la croissance réelle (55%) et l’inflation (55%) et qu’il a été contrecarré par les années de déficit public fédéral (-20%). Le même calcul pour le Royaume-Uni montre qu’entre 1947 et 1991, l’inflation a réduit le déficit de 228% du PIB, la croissance économique de 98% alors que de nouveaux déficits se sont ajoutés pour un total de 124%. En somme, l’idée d’une sortie des déficits par la croissance est un leurre.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont donc très vulnérables. Mais ils ont deux atouts majeurs par rapport à la Grèce. Ils disposent de leur propre monnaie et leur économie souterraine est bien plus modeste. Mais leur maladie n’est pas plus imaginaire que celle de la Grèce.
le temps
un site avec toutes les dettes aux USA

Et oui, taper sur l’europe est vital pour les anglo-saxons, c’est une diversion stratégique, sans cela, la Livre et le dollar seraient à terre depuis longtemps.
Les chiffres de l’économie américaine donnent le tournis, j’attends le jours ou les autorités US vont annoncer qu’ils ne peuvent plus honorer le remboursement de leur dette.

Dans le même genre, nous apprenons aujourd’hui que l’Espagne entame une une politique de rigueur :

 » Le chef du gouvernement socialiste espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a annoncé mercredi de dures mesures d’austérité sous la pression des marchés, de l’UE et de Barack Obama, dont une baisse des salaires des fonctionnaires, pour tenter de restaurer la crédibilité financière du pays.
La semaine dernière encore, au coeur de la tempête boursière qui s’abattait sur l’Espagne, il avait écarté toute mesure additionnelle à son plan d’austérité de 50 milliards d’euros pour ramener les déficits publics de 11,2% du PIB en 2009 à 3% en 2013.
Mais l’Espagne, 4e économie de la zone euro, dont elle est devenue un maillon faible, a dû céder dimanche à la pression des pays de la zone euro qui ont approuvé un plan massif de 750 milliards pour défendre la monnaie unique.
M. Zapatero a détaillé mercredi au parlement une accélération douloureuse de la réduction des dépenses publiques, de 15 milliards supplémentaires en 2010 et 2011, qui ne modifie pas le cap global qu’il s’est fixé pour 2013.
La Commission européenne a prudemment salué des mesures qui vont « dans la bonne direction ».
M. Zapatero a annoncé une baisse moyenne des salaires des fonctionnaires de 5% à partir de juin, leur gel en 2011, la suppression de la revalorisation automatique de retraites et la fin d’une aide de 2.500 euros aux familles.
Il a également fait part entre autres de la suppression de 6 milliards d’investissements publics, d’une coupe de 600 millions dans l’aide au développement.
Outre la pression des partenaires européens, M. Zapatero a été pressé d’agir fermement par le président américain Barack Obama qui l’a appelé mardi.
Selon le quotidien espagnol Expansion, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a également appelé M. Zapatero. »
source

C’est dingue qu’Obama et Wen Jiabao fassent pression sur l’Espagne, pauvre zapatero, sans compter L’UE qui s’impose de plus en plus. Au coeur de la bulle immobilière, l’espagne a construit plus de maisons que la france, le royame unis et l’allemagne , sérieux, c’est pas des dingues, le gouvernement a été irresponsable, je ne sais pas si c’est une conséquence du régionalisme extrème, mais les dirigeants ont fait n’importe quoi. Voila un site qui donne quelques indications sur le drame de l’immobilier espagnol, 80% de construction en moins par rapport à 2007, 3 ou 4 millions de logement vide et tenez vous bien, presque 90 % de la population est propriétaire ! Je ne sais pas comment ils vont faire, vue qu’ils ne font pas d’enfants… La dernière fois que je suis allé en espagne et que j’ai vu tous ces complexes vides et assez isolés, je me suis dit que ces batiments pourraient être utilisés comme des camps pour entasser des immigrés ou des dissidents par les autorités de la nouvelle europe, celle qui s’est dévoilée il y a peu avec la crise.

On va se prendre pour 20 ou 30 ans de recession, à la limite, il faudra attendre que les générations des baby boomers meurent, pour retrouver un certain équilibre dans la pyramide des ages. En plus des problèmes structuraux de l’économie européenne, (euro, pas de taxe douanière, désindustrialisation, etc), avoir une population vieillissante n’arrange pas la situation, un manque de vitalité et de jeunesse se traduit immédiatement dans le développement d’une nation. En plus , c’est à mon avis la première fois dans l’histoire de humanité qu’une civilisation voit sa population diminuer sans pour autant qu’il y ait la guerre ou des épidémies, cela traduit je pense une grave crise de civilisation et une fois encore c’est l’occident qui innove dans la négation de la vie avec un égoisme porté à son parroxysme, le  » pérenniser la struture et maintenir la structure  » comme nécessité biologique d’henri laborit s’est mué en jouir et détruire la structure, c’est dingue.

Bref, nous vivons une periode incroyable, c’est génial, Lol, prenez des notes !

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